vendredi 10 janvier 2020

Les Papillons d'Antoine de Vinck


Un impressionnant "Papillon" récemment mis en vente en Allemagne nous donne l'occasion de parler de l'étrange passion d'Antoine de Vinck pour les lépidoptères (ce fut d'ailleurs le titre d'une exposition monographique dans les années 1970 à Bruxelles).

Papillon, grès, années 1970, h. 29 cm.

Le thème des papillons apparaît d'abord dans ses carnets de croquis. Il l’interprète ensuite par le dessin à l'encre, sous forme de bijoux et surtout en ronde-bosse.
Pendentifs, porcelaine, années 1970.


Carnet de croquis, vers 1950
Pendentifs, années 1970,
porcelaine,
montés sur lacets de cuir   
Le papillon a inspiré poètes, artistes, décorateurs qui l'ont évoqué pour sa beauté et/ou sa symbolique : fragilité, vanité, envol de l'âme... Il a rarement été l'objet de représentations en trois dimensions, et pour cause, sa gracilité en faisant un sujet sans doute peu parlant pour les sculpteurs ou modeleurs. 
Sauf à changer de perspective... et à "donner chair" à ce qui n'en a pas, ou peu. Ainsi les Papillons d'Antoine de Vinck sont épais, charnus, voire osseux pour certains. 
Fin observateur de la nature, son imaginaire a su extrapoler les structures marquantes de ces si remarquables insectes pour leur donner une présence légèrement inquiétante, peut-être — en tout cas étrange. Cette étrangeté même qui apparaît à quiconque peut observer un spécimen de lépidoptère de très près ou agrandi plusieurs fois. C'est ce qui rend la vision d'Antoine de Vinck juste et finalement assez familière : le papillon est un être ambigu dont le clignotement frêle tente de nous faire oublier le léger dégoût qu'inspirent son corps velu et ses yeux tachetés d'extraterrestres.

Papillon, grès, 1960s
Papillon, grès, vers 1967


Papillon, grès, vers 1960s

Papillon, grès, fin 1960s

Papillon, grès, fin 1960s, détail


croquis préparatoires
Papillons, raku, vers 1980
25 papillons, grès, 1980s





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